Lac Rose, Sénégal – Yann Arthus-Bertrand Photo
Ces hommes ne pagayent pas à côté de leur barque. Munis d’un bâton, ils cassent la croûte de sel déposée sous les eaux du lac qui doivent leur couleur à des micro-organismes aquatiques. Vingt ans plus tôt, le lac Rose – autrefois appelé lac Retba – attirait plutôt les pêcheurs pour ses eaux poissonneuses. Celles-ci étaient alimentées par les pluies d’hiver que restituaient progressivement les dunes environnantes. Mais la sécheresse persistante, en interrompant l’apport en eau douce, a considérablement réduit la surface du lac. Du fait de l’intense évaporation, sa salinité s’est alors élevée au point de devenir comparable à celle de la mer Morte, avec 320 g de sel par litre (30 g pour l’Atlantique). à l’activité de pêche a naturellement succédé l’exploitation des cristaux de chlorure de sodium dont on récolte chaque jour une trentaine de tonnes. Comme les autres pays de la ceinture sahélienne, le Sénégal est menacé par la désertification. Il est néanmoins l’un des pays africains les mieux lotis en matière d’eau potable : 78 % de sa population dispose d’un accès à cette ressource vitale.