Magadi, Kenya – Yann Arthus-Bertrand Photographie
Née d’une déchirure de la croûte terrestre survenue il y a 30 millions d’années environ, la grande fracture du Rift s’étend sur près de 7 000 km dans l’est de l’Afrique. Bordée de hauts plateaux volcaniques, ce vaste fossé d’effondrement, succession de dépressions (Rift Valleys) allant de la mer Rouge jusqu’au Mozambique, abrite un chapelet de grands lacs (Turkana, Kivu, Tanganyika, Malawi…) et de lacs plus petits, comme le lac Magadi, le plus méridional du Kenya. Alimenté par les eaux des pluies qui lessivent les pentes volcaniques avoisinantes et emportent les sels minéraux, mais surtout par des sources chaudes salines, ce lac contient une eau à haute teneur en sel. Par endroits, sa surface est marbrée de licks, dépôts salins cristallisés mêlés à l’eau saumâtre. Bien qu’inhospitalier, le lac n’est toutefois pas exempt de vie : une seule espèce de poisson endémique y vit dans des eaux alcalines (pH 10) dont la température dépasse 40°C. Des millions de flamants nains (Phoenicopterus minor) viennent se nourrir des microalgues, crevettes et autres crustacés qui prolifèrent dans les eaux du lac. A noter que les cristaux de sesquicarbonate du lac considérés comme les plus purs au monde sont exploités depuis un siècle pour produire du carbonate de soude utilisé par l’industrie du verre et celle des détergents.