Champs, Equateur – Yann Arthus-Bertrand Photographie
Entre les cordillères Occidentale et Royale, les plateaux de la région de Quito bénéficient du climat humide et doux de la Sierra, qui permet la culture de céréales (maïs, blé, orge) et de pommes de terre. Bien que l’agriculture ne représente plus que 6,7 % du PNB de ce pays de près de 14 millions d’habitants, elle emploie aujourd’hui 8,3 % de la population active. Importante dans le paysage, elle l’est aussi dans l’histoire du pays : les réformes agraires des années 1960 et 1970, qui ont effacé la prééminence des grandes haciendas des colons espagnols, n’ont pas résolu le problème de la répartition inégale des terres agricoles. Les plus productives, celles des vallées et des côtes, consacrées aux cultures d’exportation (bananes, canne à sucre, café, cacao), demeurent aux mains de riches propriétaires, tandis que les petits paysans se partagent celles des hauts plateaux et vivent à peine de leur production. Dans un pays en proie à une paupérisation croissante (65 % de pauvres, 8,7 % de chômeurs et 45 % de sous-employés en 2008), ces inégalités constituent un terrain favorable à la crise.